Inauguration du data center de ST Digital/Olivier Avoa : « Sans data center, il n’y a pas d’économie numérique »

21 octobre 2025 par
Inauguration du data center de ST Digital/Olivier Avoa : « Sans data center, il n’y a pas d’économie numérique »
ST DIGITAL, Fabrice ADZRAKOU
L’inauguration du data center de ST Digital à Grand-Bassam marque une étape clé pour la souveraineté numérique et l’économie digitale ivoirienne.

C’est connu, la donnée est la principale ressource du XIXe siècle. Pour la stocker, il faut des data centers dont un nouveau a été inauguré en Côte d’Ivoire. Après la cérémonie pose de la 1ʳᵉ pierre  le 22 novembre 2024, le Groupe ST Digital vient de procéder à l’inauguration de son data center de type Tier III au VITIB ce 2 octobre 2025.


Sans data center,  pas d’économie numérique


« Sans data center, il n’y a pas d’économie numérique. Sans data centers locaux, nos données se retrouvent hébergées à l’étranger. Ce qui expose nos nations à des risques de dépendance technologique et de vulnérabilité stratégique. Avec ce type d’infrastructures (ST Digital), nous faisons le choix de la souveraineté numérique en garantissant que les données ivoiriennes soient stockées, traitées et protégées sur notre sol », s’est félicité le directeur de la transformation numérique et de la digitalisation, Olivier Avoa, ce jeudi 2 octobre 2025, à l’inauguration du data center du groupe africain ST Digital, au VITIB de Grand-Bassam.



Spécifications du data center de ST Digital


Ce data center, selon le directeur général de l’entreprise propriétaire, Steve Tchouaga, est de type Tier III. Il tient en trois modules avec une capacité d’environ 160 racks de 42 serveurs chacun, soit plus de 6 000 serveurs physiques et plus de 50 000 serveurs virtuels. Il « est éco-responsable, construit en partie avec des matériaux locaux, en intégration avec notre environnement », a ajouté Steve Tchouaga. De plus, il est 100% africain. L’architecture est l’œuvre de deux cabinets ivoiriens (CATD de Thierry Dogbo et AED de Marcel Sewanou), l’étude technique est l’ouvrage de l’Africain OPTIMA, et la construction a été confiée à l’entreprise DTECH. Seule la supervision des travaux qui ont duré 8 mois ont été confiés à l’entreprise internationale APL.

A l’origine de cette infrastructure, un constat : la plupart des acteurs privés et publics stockent leurs données à l’étranger. Comme solution, ST Digital dit avoir décidé de se lancer dans ce projet pour « la construction de notre souveraineté numérique ». Bon à savoir : la souveraineté n’est pas une question technique, puisque, de toute façon l’Afrique ne fabrique pas des serveurs et autres. C’est plutôt une question de gouvernance. Et qui dit souveraineté ne veut pas dire se fermer au monde. Il faut, au contraire, aller vers les autres, et les ramener chez soi.


La souveraineté numérique par les data centers

« Grâce à cet outil, une part significative de notre patriotisme numérique sera restaurée. Grâce à cet outil, notre dynamique numérique prendra une nouvelle ampleur. Et puis, avec la numérisation qui se développe et les cyberattaques qui se réinventent disposer de nos propres infrastructures nous protège », se félicite le directeur général du groupe, Anthony Same.


Pour lui, le data center de ST Digital est au service de l’administration publique, des entreprises, des start-ups et des projets nationaux. Il va héberger localement les données et applications en toute sécurité dans le strict respect des réglementations nationales. Il devrait, pour le reste, permettre de développer de nouvelles compétences nationales, des expertises numériques rares sur le marché, et créer des centaines d’emplois directs et indirects.

« Les data center sont devenus les nouvelles cathédrales de l’économie numérique. Ce sont eux qui rendent possibles les services numériques dont nous dépendons : administration électronique, cloud computing, intelligence artificielle, fintech, commerce électronique, réseaux sociaux, etc. », a rappelé le directeur général de la transformation numérique et de la digitalisation.

La preuve en chiffre : 8000 data center, dont près de 2700 aux Etats-Unis, 600 en Europe et moins de 200 en Afrique (80 en 2020, soit une progression de 2,5%), 300 milliards de dollars par an, la part de l’Afrique étant de 7 milliards dollars.

20 data centers en Côte d’Ivoire


Dans ce grand boom technologique, la Côte d’Ivoire compte 20 data centers. « On va dire 10% des data center de l’Afrique. Ce qui n’est pas si mal, même s’il faut aller encore plus loin et encore plus vite. Ça vaut le coup, d’investir », soutient Olivier Avoa. Ensuite, selon lui, la Côte d’Ivoire se donne (peu à peu) les moyens de ses ambitions numériques, celles d’être un pôle technologique en Afrique. C’est que, le pays dispose, à l’heure actuelle, d’une connectivité avec l’atterrissage de 6 câbles sous-marins etc., et est à l’ouvrage pour la construction de son data center national.


De plus, il projette de construire la Cité de l’innovation et de la culture, de mettre en marche un supercalculateur national consacré à l’intelligence artificielle et à la recherche scientifique. « Nous posons ainsi les bases pour assurer que les bénéfices de cette révolution technologique dans laquelle nous sommes engagés profitent à nos populations, à nos startups et entreprises dans la création des services numériques innovants. Je tiens donc à saluer l’audace du groupe ST Digital dont l’investissement traduit une confiance renouvelée en l’avenir numérique de la Côte d’Ivoire », a conclu le représentant du ministre Ibrahim Kalil Konaté.

Source:  Inauguration du data center de ST Digital/Olivier Avoa : « Sans data center, il n’y a pas d’économie numérique » - Digital Mag Côte d'Ivoire : Le Média 100% digital
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